L’essor des objets connectés a transformé notre quotidien, rendant nos maisons plus intelligentes et nos interactions avec la technologie plus fluides. Cependant, un problème majeur demeure : la dépendance de ces objets aux serveurs de leur fabricant. Lorsque ces entreprises cessent leurs activités, les utilisateurs se retrouvent avec des appareils devenus inutiles.
L’exemple de « Humane » et d’autres cas similaires
L’exemple récent de l’assistant IA « AI Pin » de Humane illustre parfaitement ce problème. L’entreprise, qui promettait un appareil révolutionnaire capable d’assister les utilisateurs dans leur quotidien, n’a pas réussi à convaincre le marché. Résultat : après un échec commercial cuisant, Humane a été rachetée par HP pour 116 millions de dollars. Toutefois, les utilisateurs du AI Pin se retrouvent désormais face à une incertitude : que deviendra leur appareil si HP ne poursuit pas le support des serveurs de Humane ?

Ce problème n’est pas nouveau. Le lapin Nabaztag, un assistant connecté lancé au début des années 2000, a connu le même sort lorsque son fabricant a fait faillite. Heureusement, la conception du produit permettait aux utilisateurs de modifier les paramètres pour se connecter à des serveurs alternatifs, ce qui a permis à une communauté passionnée de prolonger la durée de vie de ces objets. Malheureusement, cette flexibilité est rare aujourd’hui.
Pourquoi la possibilité de changer de serveur est essentielle
De nombreux objets connectés modernes sont conçus pour fonctionner exclusivement avec les serveurs de leur fabricant, sans possibilité de reconfiguration. Cela signifie qu’une panne de l’entreprise entraîne une mise hors service définitive de l’appareil. Cette approche pose plusieurs problèmes :
- Obsolescence forcée : Des objets encore fonctionnels deviennent inutilisables simplement parce qu’ils ne peuvent plus communiquer avec un serveur distant.
- Dépendance aux entreprises : Les utilisateurs perdent le contrôle sur des appareils qu’ils ont pourtant achetés.
- Impact écologique : La mise au rebut prématurée de ces appareils génère des déchets électroniques évitables.
Une solution législative ?
Face à ce problème, une réglementation européenne pourrait imposer aux fabricants d’objets connectés d’inclure une option permettant de rediriger les appareils vers d’autres serveurs en cas de fermeture de leur propre infrastructure. Une telle loi garantirait aux consommateurs une plus grande longévité de leurs objets connectés et réduirait leur impact environnemental.
L’exemple du Nabaztag montre que cette approche est réalisable et bénéfique pour les utilisateurs. Une initiative législative en ce sens pourrait obliger les constructeurs à intégrer une option de modification des serveurs dans leurs paramètres, offrant ainsi une alternative viable en cas de faillite.
Conclusion
Acheter un objet connecté ne devrait pas signifier être à la merci d’une entreprise qui pourrait disparaître du jour au lendemain. Pour éviter que nos assistants IA et autres gadgets connectés ne deviennent des déchets technologiques prématurés, il est crucial d’exiger des fabricants une transparence et une flexibilité accrues. Une législation adaptée pourrait garantir que les utilisateurs puissent continuer à utiliser leurs objets, même en l’absence du fabricant initial.
Il est temps que les consommateurs et les législateurs se mobilisent pour un futur plus durable et librement accessible à tous.

